La table de Peutinger, en latin Tabula Peutingeriana ou Peutingeriana Tabula Itineraria, aussi appelée carte des étapes de Castorius ou Table théodosienne, est une copie de la fin du XIIe siècle d'une carte romaine sur laquelle figurent les villes principales de l'Empire romain et les routes du cursus publicus.
La table actuelle est composée de onze parchemins, mais il en existait un douzième (représentant les parties occidentales du monde) qui a été perdu. Assemblés, ils forment une bande de 6,82 m sur 0,34 m.
La carte décrit la totalité de l'Empire romain, mais aussi le Proche-Orient et l'Inde (indiquant le Gange et l'île de Ceylan, appelé Insula Taprobane) ; le nom de la Chine est mentionné.
Le contenu comporte le tracé schématisé de 200 000 km de routes et donne l'emplacement de villes et de lieudits le long de ces routes. Elle comporte aussi les mers, les principaux fleuves, les chaînes de montagnes, des forêts. La topographie n'est représentée que de façon elliptique et déformée. Rome est symbolisée de façon exceptionnelle.
La première feuille représente l'est des îles Britanniques, les Pays-Bas, la Belgique, une partie de la France et l'ouest du Maroc. Sur la quatrième feuille on trouve la ville d'Hippone (la partie sud des feuilles 1, 2, 3, 4 et 5 représente l'Algérie).
L'absence de la péninsule Ibérique laisse supposer qu'une douzième feuille, aujourd'hui manquante, présentait l'Espagne et le Portugal, ainsi que la partie occidentale des îles Britanniques. Le fac-similé de Konrad Miller en 1887 présente une tentative de restitution de cette page manquante (partie blanche, à gauche).
Le territoire de la Suisse se trouve sur le troisième folio (voir SEGMENTUM III). Il est situé entre le lac de Constance (en haut à droite), le Léman (milieu du folio), le Rhin et les Alpes. Nyon et Genève ne sont pas placés au bord du Léman, Avenches et la plaine de l'Orbe sont décalés sur la gauche, le Jura manque et Coire est situé au sud des Alpes. On peut y lire aussi Salodurum pour la ville de Soleure, Octoduro pour Martigny et Augusta Pretoria pour Aoste.
Quelque 555 villes et 3500 autres particularités géographiques sont indiquées, comme les phares et les sanctuaires importants, souvent illustrées d'une image. Les cités importantes de l'empire sont au nombre de trois : Rome, Constantinople, Antioche – Elles sont signalées par un médaillon orné. Les villes de taille immédiatement inférieure sont en nombre de six : Nicomédie (Izmit), Nicée (Iznik), Aquilée et Ravenne. (Ankara) et Alexandrie sont représentées, mais leurs noms ne sont pas indiqués. Elles sont représentées avec une muraille d'enceinte et un nombre de tours variables, sauf Alexandrie qui est représentée par un phare. Les autres villes sont représentées par un ou deux bâtiments. Il faut noter que nombre de grandes villes d'aujourd'hui n'ont pas droit à cette précédente représentation, seuls leurs noms y figurent.
Le format très allongé ne permet pas une représentation réaliste du réseau des voies romaines. La carte est conçue comme une représentation symbolique, comme les plans actuels de transports en commun (métro de Paris, par exemple) permettant de se rendre facilement d'un point à un autre, de connaître les distances des étapes, sans offrir une représentation fidèle de la réalité. Elle est néanmoins considérée comme la première représentation cartographique connue d'un réseau.
Les distances entre deux points sont indiquées de façon détaillée. Elles sont exprimées le plus souvent en milles romains, mais parfois dans d'autres unités si elles étaient en cours dans telle ou telle région, par exemple des lieues gauloises en Gaule aquitaine. Par exemple, entre Toulouse (Tolosa) et Cahors (Bibona, en fait Divona (Cadurcorum)), on trouve deux étapes : Fines et Cosa. Il est indiqué que Fines est à 28 lieues de Toulouse et Cosa à 7 lieues de Fines.
Les parcours sont assez réalistes. Chaque station porte la longueur de l'étape, tandis que des vignettes signalent les villes principales, les villes thermales, etc. Nombre de ces "stations" ne correspondent pas à des villes, mais à des carrefours.
Sources
Images : Wikipedia et diverses / La carte présentée ici est le fac-similé de Konrad Miller datant de 1887.
Textes : Wikipedia et diverses
La table de Peutinger, en latin Tabula Peutingeriana ou Peutingeriana Tabula Itineraria, aussi appelée carte des étapes de Castorius ou Table théodosienne, est une copie de la fin du XIIe siècle d'une carte romaine sur laquelle figurent les villes principales de l'Empire romain et les routes du cursus publicus.
La table actuelle est composée de onze parchemins, mais il en existait un douzième (représentant les parties occidentales du monde) qui a été perdu. Assemblés, ils forment une bande de 6,82 m sur 0,34 m.
La carte décrit la totalité de l'Empire romain, mais aussi le Proche-Orient et l'Inde (indiquant le Gange et l'île de Ceylan, appelé Insula Taprobane) ; le nom de la Chine est mentionné.
Le contenu comporte le tracé schématisé de 200 000 km de routes et donne l'emplacement de villes et de lieudits le long de ces routes. Elle comporte aussi les mers, les principaux fleuves, les chaînes de montagnes, des forêts. La topographie n'est représentée que de façon elliptique et déformée. Rome est symbolisée de façon exceptionnelle.
La première feuille représente l'est des îles Britanniques, les Pays-Bas, la Belgique, une partie de la France et l'ouest du Maroc. Sur la quatrième feuille on trouve la ville d'Hippone (la partie sud des feuilles 1, 2, 3, 4 et 5 représente l'Algérie).
L'absence de la péninsule Ibérique laisse supposer qu'une douzième feuille, aujourd'hui manquante, présentait l'Espagne et le Portugal, ainsi que la partie occidentale des îles Britanniques. Le fac-similé de Konrad Miller en 1887 présente une tentative de restitution de cette page manquante (partie blanche, à gauche).
Le territoire de la Suisse se trouve sur le troisième folio (voir SEGMENTUM III). Il est situé entre le lac de Constance (en haut à droite), le Léman (milieu du folio), le Rhin et les Alpes. Nyon et Genève ne sont pas placés au bord du Léman, Avenches et la plaine de l'Orbe sont décalés sur la gauche, le Jura manque et Coire est situé au sud des Alpes. On peut y lire aussi Salodurum pour la ville de Soleure, Octoduro pour Martigny et Augusta Pretoria pour Aoste.
Quelque 555 villes et 3500 autres particularités géographiques sont indiquées, comme les phares et les sanctuaires importants, souvent illustrées d'une image. Les cités importantes de l'empire sont au nombre de trois : Rome, Constantinople, Antioche – Elles sont signalées par un médaillon orné. Les villes de taille immédiatement inférieure sont en nombre de six : Nicomédie (Izmit), Nicée (Iznik), Aquilée et Ravenne. (Ankara) et Alexandrie sont représentées, mais leurs noms ne sont pas indiqués. Elles sont représentées avec une muraille d'enceinte et un nombre de tours variables, sauf Alexandrie qui est représentée par un phare. Les autres villes sont représentées par un ou deux bâtiments. Il faut noter que nombre de grandes villes d'aujourd'hui n'ont pas droit à cette précédente représentation, seuls leurs noms y figurent.
Le format très allongé ne permet pas une représentation réaliste du réseau des voies romaines. La carte est conçue comme une représentation symbolique, comme les plans actuels de transports en commun (métro de Paris, par exemple) permettant de se rendre facilement d'un point à un autre, de connaître les distances des étapes, sans offrir une représentation fidèle de la réalité. Elle est néanmoins considérée comme la première représentation cartographique connue d'un réseau.
Les distances entre deux points sont indiquées de façon détaillée. Elles sont exprimées le plus souvent en milles romains, mais parfois dans d'autres unités si elles étaient en cours dans telle ou telle région, par exemple des lieues gauloises en Gaule aquitaine. Par exemple, entre Toulouse (Tolosa) et Cahors (Bibona, en fait Divona (Cadurcorum)), on trouve deux étapes : Fines et Cosa. Il est indiqué que Fines est à 28 lieues de Toulouse et Cosa à 7 lieues de Fines.
Les parcours sont assez réalistes. Chaque station porte la longueur de l'étape, tandis que des vignettes signalent les villes principales, les villes thermales, etc. Nombre de ces "stations" ne correspondent pas à des villes, mais à des carrefours.
Sources
Images : Wikipedia et diverses / La carte présentée ici est le fac-similé de Konrad Miller datant de 1887.
Textes : Wikipedia et diverses







